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Restauration de 10 mares publiques

La Communauté de Communes Roumois Seine a restauré 10 mares publiques, une opération très attendue, sur les communes de Trouville la Haule, Bourneville-Sainte-Croix et Tocqueville

 

 

Présentation du PAGIM

Cette action s’inscrit dans le cadre d’un appel à projet lancé par le Département de l’Eure « Restaurons nos mares dans l’Eure » qui a abouti à la mise en place d’un Programme d’Aménagement Groupé et Intégré des Mares (PAGIM).

Grâce à cet appel à projet, la Communauté de Communes Roumois Seine a pu bénéficier d’un soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine Normandie (60%) et du Département de l’Eure (20%) mais aussi d’un soutien technique du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande (PnrBSN), du Conservatoire des Espaces Naturels Normandie Seine (CEN) et du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de l’Eure (CAUE 27).

 

 
« Groupé » et « Intégré » : les deux principes d’aménagement retenus
 

Ce programme de restauration avait plusieurs objectifs :

 

L’aspect « Groupé » consistait à appréhender obligatoirement le principe de « Réseau de mares ». En effet, les mares sont d’autant plus intéressantes qu’elles sont présentes en grand nombre sur un territoire et reliées entre elles par des éléments du paysage comme les haies.

Les espèces animales se déplacent d’une mare à l’autre jusqu’à une certaine distance. Ainsi, une mare isolée a beaucoup moins de chance d’être colonisée par d’autres mares, ce qui renforce le risque d’extinction des populations locales.

Parmi les 10 mares restaurées, certaines sont essentielles pour maintenir une connexion entre deux groupes de mares (Mare du Thuit, Mare de la Damaiserie).

 

 

L’aspect « Intégré » visait à restaurer les mares en conciliant au maximum, et dans la mesure du possible, leurs 3 fonctionnalités :

écologique, hydraulique et paysagère
  • But écologique : amélioration des habitats pour une augmentation de la biodiversité (richesse faunistique et floristique)
  • But hydraulique : amélioration du fonctionnement hydraulique local, lutte contre les inondations
  • But paysager : lutte contre la monotonie de certains paysages, valeur esthétique et visuelle

Des mares au potentiel écologique intéressant

Une étude faunistique et floristique a été réalisée afin de déterminer les espèces présentes sur chacune des mares et vérifier la présence ou non d’espèces protégées. Elle avait également pour but d’établir un état zéro de la richesse faunistique et floristique locale et d’apporter un élément de comparaison pour les inventaires futurs.

3 espèces floristiques patrimoniales ont été repérées sur 3 mares différentes :

  • l’oenanthe aquatique (Oenanthe aquatica), espèce assez rare, quasi menacée en Haute-Normandie
  • la riccia flottante (Riccia fluitans), espèce rare
  • la salicaire pourpier-d’eau (Lythrum portula), espèce peu commune

Cet inventaire a permis de montrer une richesse floristique très hétérogène d’une mare à l’autre : deux mares présentaient jusqu’à 32 espèces pour ce qui est de la flore.

Concernant la faune, 5 mares présentent des espèces ayant une protection à l’échelle nationale :

L’inventaire réalisé a permis de mettre en évidence la présence du triton crêté (Triturus cristatus), espèce assez rare, en danger dans la région, et du triton ponctué (Lissotriton vulgaris), espèce assez commune mais jugée vulnérable sur les listes rouges (Normandie et France).

Triton crêté


Triton ponctué

Un poste révèle la présence de grenouille rousse (Rana temporaria), espèce commune mais quasi menacée.

Côté odonates (libellules et demoiselles), une espèce patrimoniale a été observée : il s’agit de l’agrion délicat (Ceriagrion tenellum), espèce rare et en danger.


 

Des travaux limités aux interventions jugées strictement nécessaires

Quand il s’agit de mare, moins on intervient, mieux c’est ! En effet, chaque intervention a une incidence plus ou moins marquée sur les habitats et donc sur les espèces présentes.

Néanmoins, les mares sont des milieux peu stables qui évoluent naturellement vers un comblement total plus ou moins rapide : une restauration devient alors nécessaire au risque de la voir disparaitre.

Pour chacune des mares, les travaux de ce programme, réalisés par une entreprise spécialisée, ont consisté principalement en un entretien de la végétation, une opération de curage et un reprofilage des berges.

Ces opérations ont été effectuées durant la période hivernale 2020-2021 pour réduire au maximum cette incidence sur les habitats et les cycles biologiques des espèces.

La Communauté de Communes prévoit également, en fonction des mares, la mise en place de panneaux pédagogiques pour sensibiliser le public et communiquer sur les intérêts et fonctionnalités des mares.

A terme, la collectivité souhaiterait effectuer un suivi écologique pour analyser l’évolution de la biodiversité dans le temps et évaluer le bénéfice de cette restauration sur la faune et la flore locales.

 

Le montant global des travaux (et de la maîtrise d’œuvre associée) s’élève à 84 250.20€ TTC.

 

Ces travaux sont le fruit d’un long processus d’études et d’analyses : étude de l’état initial, inventaire faunistique et floristique, étude de maîtrise d’œuvre, analyse des sédiments, établissement d’autorisations réglementaires (porter à connaissance, déclaration d’existence).

 


Interventions minimales mais changements bien visibles

Le résultat est d’ores et déjà bien visible : les fonds curés et les berges retravaillées offrent des profils complètement dénudés ; mais les mares se rempliront rapidement dès les premières pluies venues et le printemps arrive ! Très vite, la végétation va reprendre ses droits et la faune, partie hiverner vers des milieux plus boisés, viendra recoloniser les mares pour la période de reproduction…

 

En images, l’avant et l’après-travaux

A Trouville la Haule

Mare de la Caverie
    
Mare de la Damaiserie
    
Mare du Fayel
    
Mare du Hamel
    
Mare du Vaucorne
    

A Bourneville-Sainte-Croix

Mare de Gribeaumare
    
Mare du Thuit
    
 

Article publié le mardi 23 mars 2021